Les privilégiés, comme aime le rappeler le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Yacine Idriss Diallo, sont connus. Le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Jean-Louis Gasset, a donné, jeudi 28 décembre, en conférence de presse, à Abidjan, une liste de vingt-sept joueurs composé de 3 gardiens, 8 défenseurs, 6 milieux et 10 attaquants. Un groupe assez élargi qui enregistre le retour de Nicolas Pépé, de Lazare Amani, Chester Ismaël Diallo et d’Idrissa Doumbia. Blessés, Simon Adingra et Sébastien Haller sont bien présents. Ce qui n’est pas le cas de Wilfried Zaha et d’Eric Bertrand Bailly qui devront suivre la CAN à la télévision. Des choix que le technicien français a tenu à expliquer.
Diallo polyvalent, Amani relayer, vif et passeur
Champion d’Afrique 2013 (cadets) et capitaine des U23, vice-champions d’Afrique 2019, Chester Ismaël Diallo fait partie des heureux de Gasset. Mais le sociétaire de HNK Hajduk Split doit sa présence à son travail et sa capacité à évoluer à plusieurs postes sur le terrain. «Chester, ce sont ces performances et sa polyvalence. Il peut jouer latéral gauche ou défenseur gauche dans une défense à trois. Vu la saison qu’il fait, il a une expérience qui m’assure la couverture des deux postes», a dit le sélectionneur des Eléphants. Presqu’inconnu du grand public, Jean Thierry Lazare Amani est vu comme la grosse surprise du chef. Il est d’ailleurs très élogieux sur le milieu relayeur de l’Union Saint-Gilloise, l’actuel leader du championnat belge, qui présente de nombreuses similitudes avec Junior Hamed Traoré (Bournemouth), forfait pour cas de maladie. «Amani a un tout petit peu le profil de Junior sans être un meneur de jeu qui plus est un relayeur. C’est un petit gabarit vif, il court beaucoup, il est un passeur. Il ressemble, à mon avis, le plus à Junior. On le suit avec son club de Belgique, il a aujourd’hui l’expérience de l’Europa League», a rassuré Gasset.
Adingra récupérable, Haller un leader
Alors qu’est-ce qui peut bien justifier la sélection de Simon Adingra (Brigthon) et Sébastien Haller (Borussia Dortmund), alors qu’ils sont blessés avec une indisponibilité évaluée entre trois et quatre semaines. «Sur le cas Adingra, le staff médical a fait un travail énorme. Il a vu les IRM du joueur et il estime qu’il est récupérable entre 3 et 4 semaines. Il sera dans les délais pour les moments importants. Pour Sébastien Haller, il s’est fait une entorse à la cheville. Le staff médical a eu les examens. On a une course contre la montre. Il s’est fait mal le 15 décembre, on annonce 3 à 4 semaines pour rejouer. Je veux bien prendre le risque pour un joueur comme lui parce que j’estime qu’il est un leader, c’est l’attaquant de la Côte d’Ivoire», a justifié le patron de l’encadrement technique. Vu leur impact dans le jeu de l’équipe, chacun avec son style, il est impensable pour Gasset de se passer de ces deux valeurs sûres. Ils pourraient certes manquer les premiers matchs mais ils devront faire leur retour pour aider l’équipe à atteindre ses objectifs.
Les absences de Zaha et Bailly
Deux anciens du groupe, Wilfried Zaha (Galatasaray) et Eric Bailly (Besiktas) récoltent les conséquences de leurs caprices et de leur manque de temps de jeu. Tous deux exilés en Turquie, Zaha et Bailly connaissent des fortunes diverses. Si l’ailier de Galatasaray a retrouver des couleurs, ses performances en sélection n’ont pas convaincu le staff technique. «Zaha, ça été le cas le plus épineux. Déjà dans l’équilibre de l’effectif, nous avons beaucoup de droitiers. En relevant ses performances avec la sélection – je l’ai eu lors de quatre ou cinq rassemblements – j’ai senti un joueur pas libéré. Son absence est un choix du sélectionneur», a-t-il affirmé. Ce n’est pas le cas de Bailly dont le temps de réduit n’a pas milité en sa faveur. Surtout que la CAN, ce sont sept matchs de haute intensité jusqu’en finale. «Eric Bailly, je l’ai eu au téléphone. Il a été victime d’une décision d’un club d’écarter cinq joueurs. Le problème, c’est le temps de jeu. Il nous faut jouer sept matchs de haut niveau en trente jours, si on va jusqu’au bout. Si vous prenez Eric Bailly, c’est pour jouer, c’est pour être le patron de la défense», a précisé Gasset. Et comme il n’entend pas mettre le défenseur de 29 ans sur le banc, il a préféré se passer de ses services. Surtout derrière, Willy Boly, Evan Ndicka, Ismaël Diallo, Ousmane Diomandé, et Odilon Kossonou sont prêts pour le job.