Week-end spécialement pénible pour la Côte d’Ivoire aux Jeux Olympiques. Les Ivoiriens ont perdu toute illusion de médaille, le samedi 31 juillet et dimanche 1er août à Tokyo. L’athlétisme et le football qui portaient les derniers espoirs de consécration pour la Côte d’Ivoire après le bronze de Ruth Gbagbi au taekwondo (-67 kg) sont tous passés à la trappe.
Ta Lou, l’histoire s’est répétée
Comme en 2016, toute la Côte d’Ivoire a cru avec Marie Josée Ta Lou, en l’exploit. Comme en 2016, la sprinteuse est restée au pied du podium. Si en 2016, il a fallu la photo finish pour la départager de la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce pour la 3e place, cette année l’Ivoirienne a tout simplement rendu les armes.
Alors qu’elle avait pris un bon départ dans son couloir 6 (temps de réaction 0.158), la triple championne d’Afrique a été simplement aspirée par les Jamaïcaines Fraser-Pryce (couloir 5) et Shericka Jackson (couloir 7), ce samedi 31 juillet sur la piste du stade olympique de Tokyo. Incapable de suivre le rythme imposé par ses concurrentes directes, Ta Lou va se contenter du quatrième temps de la finale en 10 secondes 91 centièmes. Assistant impuissante au triomphe d’un trio jamaïcain.
Fraser-Pryce (10″74) et Jackson (10″76) ayant suivi sur la ligne d’arrivée leur compatriote Elaine Thompson-Herah (10″61). Mieux, la nouvelle reine du 100 m féminin réalise un nouveau record olympique, trente-trois ans après celui de l’Américaine Florence Joyner Griffith (10″62) réussi aux Jeux de Séoul (Corée) en 1988.
Alors que toute la Côte d’Ivoire a entretenu le rêve de médaille avec Ta Lou après qu’elle ait réalisé le meilleur temps des séries en 10″78, la sprinteuse chute à la 4e place. Et cela même si son temps de 10″79 en demi-finale était loin de convaincre.
Mais avant elle, c’est sa compatriote Murielle Ahouré qui a planté ses défenses dans le tartan du stade olympique. Eliminée en demi-finale avec un chrono de 11″28.
Après un départ réussi avec une qualification pour les demies pour ses premiers JO, Arthur Gue Cissé est resté en route. Dans la 3e demi-finale du 100m masculin du dimanche 1er août, il a réalisé le 7e temps en 10″18, avant d’assister à la finale dans les gradins.
Football, du bonheur au désespoir
La Côte d’Ivoire devra encore attendre pour gouter à la joie de disputer le carré d’as du tournoi du tournoi. La bande à Max-Alain Gradel n’a pas réussi l’exploit, samedi, au stade de Miyagi au Japon. Les Eléphants ont été sortis de la compétition, en quarts de finale, par l’Espagne (2-5), après prolongations. Réaliste à souhait, la Roja a ramené la Côte d’Ivoire à la même maison au même stade de la compétition comme l’a fait le Nigéria en 2008.
Et pourtant ! Dans ce premier match des quarts du tournoi olympique, les hommes de Souhalio Haïdara ont mené deux fois. D’abord par Eric Bailly avec l’ouverture du score sur corner (10e). Mais sur une erreur défensive, l’Espagne égalise par Dani Olmo (1-1, 30e). Servi par Kader Keïta, le capitaine Gradel pensait avoir acté la qualification des siens en prenant à défaut le portier espagnol (2-1, 90e). Une seconde erreur défensive, cette fois-ci du premier buteur ivoirien permet à Rafa mir de remettre les pendules à l’erreur à deux minutes de la fin du temps additionnel (2-2, 90+3). Sonnés par cet autre retour, les Ivoiriens sombrent.
Eric Bailly, une nouvelle fois, concède un penalty transformé, avant que Rafa Mir ne ramène Tapé Ira à deux reprises (117e, 120e) dans ses buts. Qualifiés pour les demies à la 90e minute, les Ivoiriens ont manqué d’écrire une page de leur histoire.
La grosse sensation des séries du 100 m dames des Jeux de Tokyo reste incontestablement Marie Josée Ta Lou. La sprinteuse ivoirienne de 32 ans a été tout simplement impressionnante, ce vendredi 30 juillet, au stade olympique de Tokyo, en réalisant le meilleur temps des sept séries. Avec un temps de réaction de 0.161, elle a écrasé ses concurrentes en 10″78. La vice-championne du monde 2017 égale, au passage, le record d’Afrique détenu par sa compatriote Murielle Ahouré, depuis le 11 juin 2016, à Montverde aux Etats-Unis d’Amérique.
Pour sa première course des Jeux de Tokyo, Ta Lou s’est non seulement imposée en véritable patronne, améliorant son record personnel de 7 centièmes de seconde, mais elle affiche par-là ses ambitions. Quatrième de la finale de l’épreuve en 2016 à Rio – elle a été coiffée sur le fil par la Jamaïcaine Shelly Ann Fraser-Price – l’Ivoirienne a rendez-vous avec l’histoire, cette année au Japon. L’athlète la plus rapide des séries des Jeux d’été 2020 nourrit plus que jamais le rêve de décrocher enfin une médaille olympique, à défaut d’un titre olympique.
Une ambition partagée également par sa compatriote Murielle Ahouré. Après avoir accroché le troisième ticket qualificatif de la 1ère série en 11″16 derrière l’Américaine Daniels Teahna (11″04) et la Britannique Asher-Smith Dina (11″07), la championne du monde en salle du 60m en 2018, la sprinteuse de 33 ans une chance de s’offrir une sortie honorable. Avec le 17e temps des séries, l’Ivoirienne a tout de même réussit sa meilleure performance de l’année. De quoi à lui donner plus de confiance pour la suite. «L’essentiel, c’est de se qualifier pour la suite», a déclaré Ahouré, au terme de la course.
Après la qualification, il faut faire face aux demi-finales, ce samedi 31 juillet. Avant la finale prévue à 12h 50 TU, les deux ambassadrices de la Côte d’Ivoire attaquent les demies. Marie Josée Ta Lou court à 10h 23 TU. Suit Murielle Ahouré à 10h 31 TU. Après le 100m, Marie Josée sera en lice sur le 200 m à partir de lundi.
Cissé Cheick Sallah et Gbagbi Ruth sont avec les sprinteuses Murielle Ahouré et Marie Josée Ta Lou, de réelles chances de médailles pour la Côte d’Ivoire (Ph DR)
La planète sportive va enfin vivre au rythme des Jeux Olympiques 2020. Décalés en cette année 2021 du fait de la pandémie à coronavirus, les jeux se dérouleront finalement du 23 juillet au 8 août 2021, à Tokyo au Japon. Une 32ème édition toute particulière avec ses nombreuses restrictions et mesures sanitaires drastiques.
La Côte d’Ivoire fait partie des 206 délégations participantes. Le pays d’Alassane Ouattara sera au Japon avec 28 athlètes dans 6 disciplines (Taekwondo, Athlétisme, Aviron, Judo, Football, Natation). Septième plus forte délégation africaine après l’Afrique du Sud (176 athlètes), l’Egypte (133 athlètes), la Tunisie (62 athlètes), le Nigéria (60 athlètes), le Maroc (50 athlètes), l’Algérie (44 athlètes) et l’Ethiopie (38 athlètes), la Côte d’Ivoire ne manque pas pourtant d’ambitions.
Et tous les regards sont tournés vers Cissé Cheick Sallah Junior (-87 kg). Le taekwondo in, champion olympique 2016 à Rio de Janeiro au Brésil, reste le socle des espoirs ivoiriens de revenir au pays couverts de lauriers. A huit jours du début des Jeux, comment peut-on évaluer les chances de la Côte d’Ivoire à Tokyo ?
Taekwondo : Cissé et Ruth Gbagbi, les fers de lance
C’est sans contexte la discipline sur laquelle la Côte d’Ivoire mise plus à ces 32e Jeux pour rentrer au bercail avec des médailles. Le Taekwondo ivoirien est une fierté pour la natation toute entière non seulement pas pour ses résultats mais pour toute l’organisation mise autour pour le développement de la discipline et l’épanouissement des athlètes. Un moule dans lequel son président, le ministre Bamba Cheick Daniel a façonné Cissé Cheick Sallah, Ruth Gbagbi, Seydou Gbané, Traoré Charlène, les quatre qualifiés pour les Jeux.
Champion olympique des -87 kg en 2016, Cissé reste une valeur sûre pour la Côte d’Ivoire et même l’Afrique toute entière. Il figure dans le top 3 des meilleurs athlètes de sa catégorie. Et à Tokyo, il reste une réelle chance de médaille pour la Côte d’Ivoire. Ses récentes performances laissent à espérer. Champion d’Afrique 2021, il a remporté la médaille d’or au grand tournoi de Bulgarie. Il a effectué sa préparation en Espagne et est fin prêt.
Avec lui, le pays peut miser sur Ruth Gbagbi. Médaillée de bronze à Rio, l’athlète de 27 ans ne cesse de dominer sa catégorie (-62 kg). Médaille d’or aux Championnats du monde de taekwondo 2017 à Muju, médaille d’argent à la Coupe du Monde par équipe 2018 à Fujairah, médaille d’or au Grand Slam de Wuxi 2017, médaille de bronze au Grand Slam de Wuxi 2018, médaille d’or au Grand Prix de Moscou 2017, médaille d’argent au Grand Prix de Londres 2017, médaille de bronze au Grand Prix de Rabat 2017, médaille de bronze au Grand Prix d’Abidjan 2017, médaille de bronze à l’Open de Belgique 2019,… Ruth Gbagbi enchaine les prouesses. Et ce n’est pas par hasard qu’elle a été classé première mondiale de sa catégorie. C’est fort de cette réputation qu’elle se rend à Tokyo avec l’ultime ambition de décrocher le titre olympique.
Gbané Seydou et Traoré Charlène seront à leurs premiers Jeux. Une découverte. Mais cela ne fait pas d’eux des faire-valoir. Au pays du Soleil levant, ces deux athlètes aspirent au podium. Et cela n’est pas impossible. Qualifiés brillamment pour le rendez-vous japonais, ils ont l’opportunité de consolider le projet olympique de Me Bamba Cheick Daniel.
Athlétisme : Ta Lou, Ahouré et Cissé entretiennent l’espoir
Double médaillée d’argent des 100 et 200 mètres des Championnats du monde 2017, Marie-Josée Ta Lou a décroché le Bronze en 2019 à Doha avec un chrono de 10″90 au 100m. La même année, elle s’est appropriée la 3e place de la Ligue de diamant en 11″09. Après l’épisode du COVID-19, elle a repris du service. Et ces dernières sorties militent en sa faveur. Comme ce fut le cas à Monaco, avec son meilleur chrono de la saison sur 200 mètres en 22″25 à l’étape de la Ligue de diamant de la Principauté. Au moment de s’envoler pour Tokyo, Ta Lou semble dans une forme olympique, gage d’un potentiel succès.
Murielle Ahouré sera de la partie. La sprinteuse est certes à la recherche de son passé glorieux, mais elle demeure tout de même une opportunité de médaille pour la Côte d’Ivoire. Quatrième des Championnats du monde de Londres 2017, elle a dominé le 100 mètres de la Ligue de diamant en 11″01. Sa meilleure performance aux derniers Championnats du monde en 2019 à Doha reste une 5e place au 100 m avec un chrono de 11″02.
Cissé Gué Arthur, le troisième ambassadeur de l’athlétisme aura fort à faire face aux montres des 100 et 200 mètres. Pour ceux premiers Jeux, il lui revient de ne pas être ridicule.
Judo : Dabonné Zoulehia veut y croire
Médaillée de bronze aux Championnats d’Afrique Séniors de Judo, à Dakar, du 16 au 24 mai 2021, Dabonné Zoulehia Abzetta se prépare au Centre universitaire de formation et d’entrainement (CUFE), à Grenoble en France. La Judoka ivoirienne a de bonnes statistiques et espère franchir un nouveau palier dans sa carrière. Un podium, ça sera certes difficile mais pas exclu.
Aviron-Natation : N’Dri Franck et Té Flan Talita
N’Dri Kouadio Franck Aimé (Aviron) et Té Flan Talita Marie (Natation) seront à Tokyo pour l’honneur du pays. Il leur faut juste tout donner pour s’aguerrir et prévoir le futur avec beaucoup d’enthousiasme.
N’Dri Kouadio Franck s’entraîne au Camp de Craftsbury Outdoor Center, à Vermont au Etats-Unis, avec les athlètes américains qualifiés dans la même discipline, mais de là à parier à une performance, c’est tout aussi une autre paire de manche.
Invitée par le CIO (Comité international olympique) en raison de ses performances, Té Flan Talita Marie, continue ses entraînements au Brophy College, à Phoenix, en Arizona aux Etats-Unis. Ses Jeux devraient lui permettre d’améliorer non seulement le record ivoirien de la discipline mais aussi africain.
Football : Gradel, Kessié et Bahi pour franchir un palier
La sélection de football, vice-championne d’Afrique, évoluera dans le groupe D avec le Brésil, l’Allemagne et l’Arabie Saoudite. Un groupe équilibré dans lequel les chances de qualification pour le second tour restent intactes. Malgré un programme de préparation à minima, les Ivoiriens restent tout de même confiants. Et pour cette mission, le sélectionneur national a fait appel à l’expérience de Max-Alain Gradel (attaque), de Franck Kessié (milieu) et d’Eric Bahi (défense). Trois cadors de la sélection senior qui ont pour mission de guider le groupe. Tombés en quart de finale en 2008 devant le Nigéria, les Eléphants doivent faire mieux. Viser le carré d’as dans un premier temps et pourquoi pas une médaille. C’est possible !
La Côte d’Ivoire va honorer un autre rendez-vous international avec la ferme ambition de briller. Même si certaines situations déplorables sont à dénoncer au chapitre de la préparation, les athlètes entendent se battre pour leur pays. Champion olympique avec le taekwondo in Cissé Cheick en 2016, le pays espère encore des médailles. Et sans se voiler, cette ambition pourra, une fois plus, être portée par le Taekwondo et l’athlétisme. Le football pourrait apporter la gratification si tout se passe convenablement.
La délégation ivoirienne quitte Abidjan, ce samedi 17 juillet pour Tokyo.
La liste des athlètes qualifiés
Athlétisme: Ahouré Murielle, Ta Lou Marie Josée, Cissé Gué Arthur
Les Etats-Unis ont la plus forte délégation des Jeux avec 620 sportifs dans 44 disciplines. Le Japon, pays hôte, suit avec 590 sportifs dans 46 disciplines. L’Australie vient en 3e position avec 471 sportifs dans 41 disciplines. La République populaire de Chine (405 sportifs, 41 disciplines), l’Allemagne (402 sportifs, 37 disciplines), la France (380 sportifs, 41 disciplines), le Royaume-Uni (376 sportifs, 35 disciplines) et le Canada (371 sportifs, 40 disciplines) font partie du gotha des nations avec un fort contingent d’athlètes.
JO sans spectateurs
Le 20 mars 2021, la sécurité sanitaire n’étant toujours pas garantie, une mesure, également inédite dans l’histoire des JO, est prise : la tenue des Jeux sans spectateurs venant de l’étranger.
Le relais de la flamme interdit au public
Le relais de la flamme olympique est finalement interdit au public, début juillet 2021, sur les dernières étapes dans plusieurs départements et à Tokyo même, à cause d’une reprise de la pandémie via son variant « delta » (30% des personnes atteintes). La flamme arrive à Tokyo le 9 juillet dans un stade vide.
Huis clos
Il est décidé par toutes les parties prenantes (dont le CIO), le 8 juillet, que les Jeux olympiques se dérouleront à huis clos (i.e. aucun spectateurs venus de l’étranger ou non) sur les sites de Tokyo.
206 délégations participantes
Pour les Jeux de 2020, ce sont 206 délégations participantes. Les 54 pays africains y sont tous présents. L’Europe compte 48 pays suivie de l’Asie et ses 45 pays. L’Amérique (41 pays) et l’Océanie 17 pays complètent.
Aucun effort n’est de trop pour assurer une meilleure participation des Ivoiriens aux Jeux Olympiques de Tokyo. Représentation nationale du Comité international olympique, le Comité national olympique de Côte d’Ivoire (CNO-CIV) soutient les qualifiés pour le rendez-vous japonais. L’Intendant-général Lassana Palenfo, dans sa volonté d’aider les athlètes ivoiriens à faire une préparation optimale, leur offre une vingtaine de bourse d’une valeur de 183 millions FCFA. «Le CNO-CIV a fait des efforts énormes pour trouver des bourses pour une vingtaine d’athlètes. Il était important pour nous de le faire afin d’aider les fédérations à mieux préparer leurs athlètes pour ce grand évènement mondial», a déclaré le patron du mouvement olympique national, le lundi 26 avril lors de la cérémonie de remise de chèque aux athlètes qualifiés pour Tokyo 2020 par le gouvernement ivoirien.
L’Intendant-général Lassana Palenfo et le CNO-CIV ont obtenu une vingtaine de bourse pour les qualifiés de Tokyo 2020 (Ph DR)
Tout en exhortant les athlètes à se surpasser pour l’honneur de la patrie, il n’a pas manqué de saleur les efforts consentis par l’Etat ivoirien pour une participation réussie de la Côte d’Ivoire au Japon pour le tournoi prévu du 23 juillet au 8 août.
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