FC Bruges, Slavia Prague, Olympique de Marseille, Eléphants, Africa Sports d’Abidjan, actions sociales, … Simon Deli sans détours

Simon Déli est toujours sous contrat avec le FC Bruges

2-«Mon objectif premier avec les Eléphants, c’est de se qualifier pour la Coupe du monde»

Le défenseur international Simon Deli séjourne actuellement à Abidjan comme la plupart des joueurs professionnels. Une période de repos qu’il met à profit pour réfléchir à son futur. En conflit avec son club, le FC Bruges, il a été prêté au Slavia de Prague. Mais le jouer à qui il reste encore un an de contrat ne compte pas retourner en Belgique. Ses déboires avec ses dirigeants belges, son futur, la sélection nationale et ses ambitions avec les Eléphants, Simon Deli a accepté d’en parler avec nous. Une interview dans laquelle il n’a manqué de se prononcer sur le cas de l’Africa Sports d’Abidjan, le club qui l’a révélé, et qui est aujourd’hui au bord du précipice.

Quel dressez-vous sur votre saison ? 

Le bilan de ma saison est très positif. Dans la mesure où avec le FC Bruges où j’ai commencé la saison, on a fini champion là-bas. Après j’ai été prêté au Slavia de Prague. Là-bas, on a fait le doublé. On a aussi fait une très belle campagne européenne. Donc le bilan il est plus que positif.

Personnellement, quelles sont vos plus grandes satisfactions et aussi vos déceptions ? 

Personnellement, tout s’est bien passé, que ce soit sur le plan physique que sur le terrain, tout s’est bien passé. Le seul bémol est ma blessure à l’épaule contractée en sélection nationale. Cette blessure m’a un peu embêté quelque temps, sur deux ou trois parce que je m’étais luxé l’épaule. Je suis revenu après et j’ai pu récupérer ma place au sein de l’effectif. Je peux aussi regretter un peu les deux matchs manqués de qualification contre Arsenal en Europa League. A mon retour de sélection, je tombe malade, on me met en quarantaine. Et je rate ces deux matchs capitaux. A part ces deux faits, je  suis satisfait mon rendement personnel.

Après un bon début de saison avec Bruges, vous êtes prêté au Slavia. Comment expliquez-vous cette situation ? 

Pour ce qui concerne l’épisode de Bruges, j’ai toujours de bons rapports avec le coach, et même jusqu’à présent. Au sein de l’équipe, mon statut n’a pas changé. Je dois dire que j’ai de bons rapports avec les dirigeants de Bruges. Mais, ce qui a entraîné cette situation, c’est un transfert. En été passé, j’avais assez d’offres. Avec la direction du club, on voulait partir sur de bonnes bases. J’avais même demandé à ne pas prolonger. Ce qui a été accepté. Parce qu’on avait un gentleman agreement qui dit que, tu restes mais s’il y a quelque chose de bien pour toi qui vient on te laisse partir. C’est dans cette optique qu’on a commencé la saison. Et effectivement en hiver, il y a un gros club turc qui se positionne pour me recruter. Je parle avec tous ceux à qui je devrais le faire pour un éventuel transfert mais malheureusement les dirigeants de Bruges refusent de respecter notre accord. 

Et pourquoi subitement ce retournement alors que vous aviez un accord ?

Juste parce qu’ils ne voulaient pas que je parte. Ils voulaient me garder au sein du groupe pour la suite de la saison. Après je fais mes calculs. Je suis footballeur, je connais mon corps, je connais beaucoup d’aspects. J’essaie de faire comprendre aux dirigeants qu’à 29 ans, un gros club se positionne pour me recruter, je pense que c’est l’un de mes derniers gros transferts que je peux faire. Ils ne comprennent pas les choses de la même manière que moi. Mais ils me disent tout de même qu’ils attendent une offre officielle du club. Ce que le club turc a fait. Et dès cet instant, les choses ont commencé à capoter parce qu’ils ont mal reçu la chose. Je suis monté au créneau où j’ai rappelé au président qu’il est important de respecter sa parole. Je lui ai comprendre qu’on a convenu de quelque chose et je pense que ce qui se présente comme opportunité est bon pour moi. Et qu’il est préférable de me laisser partir. Il n’a pas apprécié. Mais je tenais vraiment à partir et pour moi, s’ils me refusaient cette opportunité, je ne comptais plus continuer avec Bruges. 

Ce prêt au Slavia est donc une sanction ? 

C’est une sanction depuis que j’ai envoyé le message au président. Je n’ai plus fait partie du onze de départ ni des 18 sélectionnés. La sanction était visible parce qu’à chaque fois le coach sélectionnait 19 joueurs et j’étais le 19e, chose qui n’existait à Bruges avant. Après, il me mettait dans les tribunes. Mais le coach et moi, on a toujours eu de bons rapports. Il m’expliquait pourquoi j’étais le 19e, sur la liste. Il voulait que je reste forme en espérant que la situation puisse s’arranger avec le club.  Malheureusement, ça n’a pas été le cas et dans les derniers instants du mercato, j’ai été prêté au Slavia parce que les dirigeants ont demandé que je vienne les aider. J’ai accepté de repartir au Slavia parce que je ne comptais pas revenir sur ma décision à Bruges. Je ne voulais plus jouer.

 »J’ai accepté de repartir au Slavia parce que je ne comptais pas rêveur sur ma décision »

Avez-vous des regrets aujourd’hui ? 

Je ne regrette rien. Si c’est à refaire, je le referais. Le club regarde ses intérêts, le footballeur aussi regarde ses intérêts. Après, il faut choisir le juste milieu des choses pour faire les choses. Mais eux, ils avaient plus privilégié leurs intérêts par rapport aux miens. Ils voulaient 4 ou 5 millions d’euros, chose qui était impossible. Je suis arrivé à Bruges en instaurant une clause dans mon contrat qui leur a permis de me recruter à 3 millions d’euros. C’était exagéré ce qu’ils demandaient avant de me libérer. C’est comme ça je suis retrouvé en prêt au Slavia.  

Aujourd’hui, quel est votre avenir? 

J’appartiens toujours à Bruges avec lequel j’ai encore un an de contrat. Mais le Slavia veut que je reste. Je ne pense que ce soit possible d’arriver à une solution. Et personnellement, j’ai des envies d’ailleurs. Parce que j’ai commencé à avoir le mal du pays à cause de ce que les dirigeants de Bruges m’ont fait. Je suis resté longtemps au Slavia parce qu’il y avait une relation de confiance. Et un mois avant même la fin de mon contrat, les dirigeants m’ont proposé un nouveau contrat de trois ans. Honnêtement, j’ai été encore honoré et je leur ai dit que je ne comptais pas rester. J’ai presque tout gagné avec le Slavia. Je n’ai plus de challenges avec ce club. Pour moi, c’est mieux de partir sur de bons résultats.

Vous avez des envies d’ailleurs. Mais avez-vous des propositions?

Bien sûr ! Il y a plusieurs clubs qui se sont déjà positionnés. Maintenant, nous sommes en début de mercato et avec l’Euro qui se joue, les choses risquent de tarder un peu. Mais par la grâce de Dieu, j’ai déjà échangé en visioconférence avec des clubs, des entraîneurs, des directeurs.

Peut-on avoir de nom de clubs ? 

Je ne citerai pas de nom, mais sachez que ce sont de bons clubs qui veulent faire de bonnes choses.  

Votre nom a souvent été associé à Marseille. Qu’en est-il réellement ? 

J’ai plusieurs eu pas mal de discussions avec les dirigeants marseillais au temps où j’étais avec Monsieur Francis Kacou. Mais le problème avec les clubs français, c’est qu’ils ne prennent pas les décisions quand il le faut. Ils sont souvent dans l’hésitation. Et après, d’autres clubs se positionnent.

Quel est le championnat de préférence de Simon Déli ? 

Aujourd’hui, j’ai bien envie de tester le championnat espagnol ou italien. Le championnat espagnol pour son beau jeu, il fait circuler le ballon, et le championnat italien pour sa rigueur tactique et le côté physique. 

Avez-vous des approches dans ces championnats ?

Bien avant que je parte au Slavia, cet hiver, il y a eu des clubs qui sont rentrés en contact avec moi. Malheureusement ils ne pouvaient pas s’aligner sur les conditions de transfert et salariales. Mais aujourd’hui, il y en a qui se sont renseignés. On a attend et on va étudier tout ce qui y aura comme offre pour prendre une décision. Que ce soit des offres de la Chine, du Golf, de la Turquie, de la Russie, et même de la Belgique. Je puis vous dire qu’il y a deux clubs belges qui se sont positionnés mais à qui j’ai ouvertement dit que je n’avais plus cette envie de rester en Belgique.

« Ceux qui sont à la tête de l’Africa n’acceptent pas que le club évolue »

Comment avez-vous appris la situation de l’Africa Sports, votre ancien club, qui est sur le point d’aller en Ligue 2 ? 

Ce n’est pas quelque chose que j’apprends. Je suis le championnat ivoirien. C’est dommage pour un grand club comme l’Africa Sports. C’est même écœurant de voir que ce club est plongé dans cette galère-là. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’on peut faire pour aider le club ? Je pense que ceux qui sont à la tête de ce club n’acceptent que l’Africa évolue. Je pense que ce sont ceux qui sont à la tête du club qui refusent que le club évolue. Quand on se dit dirigeant de club, on met les intérêts du club au-dessus de toute chose. Quand on regarde aujourd’hui la situation de l’Africa, on assiste à une guerre de clans. Tant qu’il aura cette guerre de clans, peu importe celui qui viendra à la tête du club, l’Africa n’évoluera pas. C’est dommage de voir aujourd’hui qu’on parle de relégation de l’Africa Sports. Parler de l’Africa et de relégation, ce sont deux choses qui ne concordent pas. J’ai mal parce que c’est un club qui m’a fait connaître, que j’ai toujours aimé. On espère que le futur sera meilleur pour le club, pour le bonheur de ses supporters qui ont toujours été là. 

Votre transfert a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Quelle est votre part de vérité ? 

L’Africa Sports a toujours perçu de l’argent en ce qui concerne le transfert de Deli Simon. C’est une réalité qu’on ne peut pas cacher. 

Combien l’Africa a-t-il perçu ? 

Honnêtement, je ne peux pas dire exactement le montant. Mais ce que je peux dire, c’est qu’il y a un pourcentage dans mon contrat que le club perçoit. C’est dommage ! Pour mon premier transfert au Slavia Prague l’Africa a perçu près de 220 millions FCFA. Pendant ce temps, j’étais dans une guerre froide avec le club. Je ne jouais plus, je ne percevais même plus de salaire sur près d’un an. Les dirigeants de l’Africa m’ont fait une promesse qu’ils n’ont pas tenue.

Quelle promesse vous ont-ils fait ? 

Ils m’ont savoir que comme je n’avais plus touché mon salaire depuis plus d’an, qu’ils allaient me reverser mon argent après mon transfert. Mais ça n’a pas été le cas. Je reviens sur cette affaire parce qu’on ne peut pas vouloir diriger une équipe comme l’Africa et être dans du faux. Ce sont deux choses qui ne font pas ensemble.

Vous en voulez à ces dirigeants de l’Africa ?  

Mais bien sûr ! Je ne citerai pas de nom. Mais j’en veux à tous ceux qui depuis le début sont à la tête du club. Pour moi, l’Africa pouvait être à un certain niveau. Aujourd’hui, on prend les exemples sur le club rival qu’on dit qu’il est structuré. On n’a pas besoin de mille milliards pour être bien structuré. C’est une question de volonté. J’en veux à ces dirigeants parce qu’ils sont en train salir l’image du club. Chose qui n’est pas présentable pour le football ivoirien et pour ce grand club qui est l’Africa.

L’actualité avec la sélection, c’est la dernière trêve internationale. Comment avez-vous vécu votre absence dans le groupe de Beaumelle ? 

C’est quelque chose qui était su d’avance. J’ai été en contact régulier avec le coach que je salue au passage. C’est quelqu’un de bien.  Nous avons discuté concernant les deux matchs. D’abord concernant les deux matchs officiels des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 qui devraient se jouer. Malheureusement, ces matchs n’ont se jouer. Après, le coach voulait programmer deux matchs amicaux. Il m’a appelé pour m’en informer et a demandé comment je voyais les choses. Je lui ai fait cas de mon actualité, mon futur. Je lui ai comprendre certaines choses concernant déjà le mercato. On s’est bien entendus sur le sujet. Le coach voulait tester de nouveaux joueurs. C’est ce qu’il a fait. Il faut savoir que le coach communique beaucoup, respecte beaucoup les joueurs et en retour, les joueurs ont beaucoup de respect et d’estime pour lui. 

Souvent on est un peu froissé de ne pas être avec le groupe parce que c’est toujours un plaisir de venir défendre son pays. Mais quand il y a une bonne communication, cela soulage tout le monde, et ça évite beaucoup de polémiques. Nous sommes un groupe qui vit bien avec des objectifs bien définis.

Il y a l’épisode de la CAN 2019. Est-ce que vous avez tiré un trait sur cet passé douloureux ? 

Quand j’ai su que je ne faisais pas partie de la liste pour la CAN 2019, j’ai tout de suite mis ça derrière moi. Ce sont des choses qui forgent. Un homme est celui qui apprend à affronter les difficultés de la vie. J’ai affronté tellement de difficultés dans ma vie que certaines choses ne pourront jamais  m’ébranler. Mais qui, bien au contraire, me donneront la force de rebondir. La preuve en est que je ne suis pas allé à cette CAN 2019 mais je me suis éclaté dans mon club. J’ai pu faire de bonnes choses après cet épisode malheureux. Pour moi, c’est du passé et je n’en veux à personne. J’étais à fond derrière mes coéquipiers à la CAN. C’est le passé ! Le présent est là. On a de grandes échéances qui arrivent. Je suis plus concentré là-dessus que ce qui s’est passé en 2019.

Justement parlant de présent, il y a les éliminatoires de la Coupe du monde 2022, la CAN 2021 en janvier 2022 au Cameroun, la CAN  2023 en Côte d’Ivoire. Quels objectifs vous vous fixez avec les Eléphants ? 

L’objectif premier, c’est de se qualifier pour la Coupe du monde. Après la qualification manquée en 2018, je pense qu’on n’a pas droit à l’erreur. Il faut qu’on donne le meilleur de nous vu que nous sommes dans une poule qui est très relevée avec des équipes de haut niveau. On y pense et on est à fond dedans. Après, il y a la CAN qui arrive. Quart de finaliste de la dernière édition, on doit rehausser  notre niveau pour aller le plus loin possible.

« L’objectif premier, c’est de se qualifier pour la Coupe du monde »

La nouvelle concurrence au sein des Eléphants, surtout au niveau de la défense, ne vous fait pas peur ? 

La concurrence est déjà une bonne chose au sein de cette sélection. Parce que là où il y a concurrence, on est obligé de donner le meilleur de soi-même. Cette concurrence est la bienvenue. Maintenant, pour ce qui concerne les nouveaux venus, nous sommes dans un groupe où l’entraîneur suit tout le monde. Il aura l’occasion de voir la prestation de chacun de nous dans nos clubs. En ce qui me concerne, je suis concentré sur mes objectifs et donner le meilleur de moi-même, prier Dieu qu’il m’épargne des blessures et être au top de ma forme pour espérer accrocher une place dans le groupe aussi bien pour la CAN au Cameroun, la Coupe du monde 2022 et aussi pour la CAN 2023 à domicile.

Ce sont des échéances qui seront très relevées. C’est à nous de donner tout ce qu’il faut pour relever ces défis. Je pense qu’on a les moyens de le faire. Quand on est entre nous, on en parle très souvent. La CAN 2023 par exemple, c’est chez nous. C’est devant notre public, on n’a pas droit à l’erreur. On a un bon groupe avec beaucoup de jeunes, de nouveaux joueurs qui ont de grandes qualités. C’est à nous de rester soudé comme une grande famille. 

Simon Deli, c’est aussi certaines actions en faveur de certaines couches sociales les moins favorisées. Quel sens donnez-vous au social ?

Le social pour moi est quelque chose de très important. Je me suis donné pour objectif d’aider ceux qui sont dans le besoin et je prie Dieu de toujours me donner les moyens pour le faire. Je suis en train de réfléchir à mettre sur pied une ONG ou une Fondation pour aider vraiment les gens qui sont dans le besoin. Je veux plus me concentrer sur les orphelins qui n’ont pas souvent la chance d’avoir les parents avec eux. Ils ont besoin de l’aide de tout le monde. Je veux aussi aider les veuves et  les enfants de la rue. Ce sont des enfants qui manquent d’affection souvent. 

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